LE MARDI 16 JUIN 1998, 19H00

L'histoire débute au Hamfest de Sorel, alors que j'ai assisté, tout à fait par hasard, à la dernière partie d'une conférence explicative, par un représentant d'Industrie Canada, sur le projet qu'ils ont nommé, Projet en vue d'améliorer le processus d'autorisation pour le service de radioamateur. C'était la première d'une série de présentations faites par IC dans toute la province. Lors d'une conversation suivant cette conférence, il fut convenu qu'IC convoquerait les clubs de la province à une réunion au Stade Olympique le 16 juin suivant, afin d'expliquer à un maximum de leader de la radioamateur du Québec, l'essence de leur projet. J'étais privilégié, car j'avais déjà assisté quatre fois à l'exposé de ce projet d'IC. Une première fois, en novembre, aux bureaux d'IC à Ottawa alors qu'on nous annonçait la fin du projet de la délégation,deux fois en mai, lors des rencontres annuelles du conseil de direction de Radio Amateur du Canada, et du Comité Consultatif Canadien sur la
Radioamateur, et enfin, lors du Hamfest de Sorel. Le texte complet de la proposition d'Industrie Canada vous a été présenté dans la livraison d'avril/mai de la revue de RAQI. Une chronologie des événements menant à cette proposition, ainsi que le point de vue de RAQI vous ont été présentés dans la livraison de juin/juillet, ou nous avons aussi publié une ébauche de lettre à votre député et au ministre de l'Industrie, l'Honorable John Manley, afin de les sensibiliser à ce qui attend la radioamateur au pays, à court et à moyen terme. Au stade, les deux représentants d'IC nous ont fait une excellente présentation, très professionnelle et éloquente. Après leur présentation, les représentants d'IC ont ouvert une période de questions. Il est alors devenu évident, qu'IC ne pouvait dire ce qui adviendrait de son rôle de régulateur de la radioamateur au Canada. Il leur était impossible d'expliquer pourquoi le ministère était prêt à laisser tomber plus d'un million de dollars par an de revenus alors qu'il avait refusé que les amateurs prenne charge de leur propre administration pour moins de la moitié de cette somme. Beaucoup de questions de la sorte sont demeurées sans réponses. À la suite à cette période de questions et de discussions, les présidents de clubs alors présents se sont prononcés unanimement contre la proposition d'Industrie Canada. J'ai donc monté un dossier sur le sujet et en ai publié une grande partie dans la revue précédente, en Packet et sur Internet. Je vous suggérais d'envoyer une lettre à votre député ainsi qu'au ministre Manley. Le projet de lettre à envoyer figure à la page six du présent numéro. Plusieurs d'entre-vous l'ont déjà fait et ont même commencé à recevoir une réponse-type d'un haut fonctionnaire. Il ne faut cependant pas en rester là, et continuer notre action. Quand IC aura adopté officiellement cette politique, il sera trop tard et nous devrons en subir les conséquences.

Voilà pourquoi, j'ai écrit en début d'août à tous les clubs de la province, leur demandant de se joindre à cette campagne. Je leur demande, en septembre et octobre, d'informer leurs membres de la situation et d'en obtenir un consensus. Je leur donne aussi une puissante méthode afin de faire savoir à IC que les radioamateurs désaprouvent les changements proposés. À chaque membres de RAQI, je demande de faire savoir à ceux qui ne sont pas membres de clubs ou de RAQI, quelle est la situation et de les inviter à joindre l'Association Provinciale afin que nous ayons une voix forte et une crédibilité accrue. De plus, j'inviterais tous ceux qui ont un accès Internet à s'inscrire à la liste de distribution des communiqués de RAQI. En plus du Packet et des réseaux, c'est un outil privilégié que nous avons à notre disposition pour vous tenir au courant de la situation. Nous attendons des développements dans ce dossier, vers la mi-septembre.

LE MERCREDI 17 JUIN 1998, 9H00

Le lendemain matin de la réunion au stade, Guy et moi rencontrions quatre agents d'Industrie Canada à leurs bureaux de Montréal, pour une réunion prévue depuis plusieurs mois déjà. Nous avons ce genre de rencontre quelques fois par année pour faire le tour des questions qui intéressent les deux parties.Nous avons parlé des problèmes que nous rencontrons sur les ondes, que ce soit de ceux qui n'ont pas les niveaux de compétence requis pour opérer sur certaines fréquences, ou de nos cas classiques d'interférences malicieuses. On nous a fourni certaines informations qui nous ont montré que plusieurs enquêtes sont actuellement en cour, dans diverses régions du Québec, et qui devraient éventuellement aboutir. Nous avons aussi discuté du fait que plusieurs radioamateurs sont plus que déçus de la réaction d'IC quand des preuves d'interférences malicieuses leurs sont apportées et que le ministère rejette ces preuves ou les déclare non concluantes. Nous avons donc décidé conjointement d'une
nouvelle façon de soumettre des plaintes à Industrie Canada.

Nous publions dans ce numéro, à la page 22, une procédure approuvée par IC de dépôt de plainte. Cette procédure n'a rien de nouveau, car elle a déjà été publiée dans la revue de RAQI, il y a quelques années. Afin de s'assurer au maximum qu'une plainte est conforme à ce qu'IC a besoin pour lancer une enquête et pour éliminer les longs délais, les plaintes devront d'abord être présentées à un club local qui s'assurera de leur validité. IC a été accusé, plusieurs fois dans le passé, de ne pas prendre les plaintes des radioamateurs au sérieux. Dorénavant, lorsqu'une plainte aura été déclarée valide par un club, ce dernier la fera parvenir à RAQI qui l'acheminera à IC. RAQI en fera ensuite le suivi. Cette procédure, bien qu'un peu plus lourde au début, éliminera les plaintes farfelues (car les clubs les filtreront) et garantira un suivi par RAQI. À partir d'aujourd'hui, IC n'acceptera plus que les plaintes provenant de RAQI et RAQI acceptera seulement les plaintes provenant d'un club.

Depuis quelques années, des représentants d'IC écrivent des articles dans la revue de RAQI, sur des sujets qui nous intéressent tous. Lors de la réunion de juin, IC nous a fait valoir que le nombre de sujets étaient quand même limité et nous a proposé une nouvelle approche à leur coopération. Certains sujets seront traités dans des articles spécifiques, nous nous dirigerons vers une chronique de questions acheminées à Industrie Canada via RAQI. Vous êtes invité(e)s à nous faire parvenir les questions ou sujets d'inquiétude que vous désirez faire parvenir à IC. Nous ferons suivre et les réponses seront publiées dans votre magazine. J'ai demandé qu'un article soit consacré aux structures d'antennes dans les municipalités car nous avons énormément de questions qui nous sont adressées sur la sujet de nos droits relativement aux divers règlements municipaux.

UNE P'TITE VITE

Un petit mot pour rappeler aux clubs qu'ils devraient déjà s'être enregistrés à leur Unité Régionale de Loisir et de Sport. La carte du loisir au Québec change, et nous observons une tendance à la décentralisation. Certains services offerts aux organismes de loisirs, comme les clubs radioamateur, seront progressivement transférés aux URLS. Il est donc très important que chaque club soit enregistré.

LE FUTUR DE LA RADIOAMATEUR

On observe un début de mouvement de réflexion mondial sur l'avenir de la radioamateur. Le nombre de nouveaux arrivants est en déclin rapide et dans certains pays, comme le Canada, n'est plus suffisant pour remplacer ceux qui partent. La radioamateur qui était à ses origines un mouvement expérimental en radio et ses dérivés, a perdu la plus grande partie de cet aspect au cours des années. Il est vrai que nous avons ajouté au hobby divers modes d'opérations à mesure qu'ils étaient inventés ou perfectionnés. Cependant, il reste que nous communiquons encore principalement dans le même mode analogue sur HF qu'il y a soixante ans. Il en est de même sur le VHF et le UHF, où nos communications en FM ne sont pas de la toute dernière technologie. Il nous faut trouver collectivement des moyens pour intéresser les jeunes au mouvement, car vous n'êtes pas sans avoir remarqué la couleur des cheveux d'un grand nombre d'entre-nous. Il nous faut accroître notre visibilité auprès de la population en
général, pour nous doter d'une voix et d'un poids collectif lorsque le besoin s'en fait sentir.

Au cours des mois à venir, je vous reparlerai de ce sujet. Je vous tiendrai au fait de mes réflexions ainsi que des orientations qui prendront naissance ailleurs dans le monde. Je vous encourage, vous aussi, à approfondir le sujet et à me faire part de vos commentaires.

 

Daniel A. Lamoureux, VE2ZDL

Président - RAQI