À la conclusion de la réunion régulière du Conseil d'Administration
de RAQI tenue à Québec le samedi 10 novembre 2001, j'ai remis à la Secrétaire de RAQI, la lettre suivante.
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Québec le 10 novembre, 2001
Madame Marjolaine Vallée, VE2DOG
Secrétaire,
Radioamateur
du Québec Inc.
Madame.
Quand,
il y a cinq ans, j'ai accepté de prendre la présidence de RAQI, j'ai
vite identifié certains secteurs qui avaient besoin d'idées nouvelles
ainsi que d'un rajeunissement. Je me souviens de m'être assis avec
Carole, notre adjointe administrative, et de lui avoir dit que j'avais
l'intention de réviser entièrement les façons de faire chez RAQI.
Je lui ai dit que nous allions revoir la totalité des choses qui composaient
l'association, avec comme but, de faire plus et mieux à moindre coût.
Lors
des semaines et des mois qui ont suivi, suite à un effort d'équipe,
nous avons révisé l'entière opération de RAQI, ce qui a fait que nous
avons apporté plusieurs changements aux opérations, qui étaient requis
et souhaitables.
Nous
avons instauré un nouveau mode de gestion des bases de données et
de la comptabilité. Nous avons renouvelé entièrement et augmenté le
parc informatique. La revue a été revampée, rajeunie et de nouvelles
idées y ont été incorporées, tout en abaissant son coût. De plus,
nous y avons aussi débuté l'habitude des encarts. C'est ainsi que
vous avez reçu les listings de répéteurs rouges et verts ainsi que
les agendas annuels. Nous avons aussi d'autres idées en marche pour
un futur rapproché.
Même
en en donnant plus à nos membres, nous avons resserré l'emprise que
nous avions sur les dépenses, au point où nous avons réussi à baisser
le prix de la cotisation annuelle, alors que partout ailleurs, les
cotisations augmentaient.
Comme
j'avais identifié que RAQI souffrait d'un manque de visibilité aigu,
je me suis aussi donné comme objectif de visiter un maximum de clubs
dans toutes les régions de la province à l'intérieur d'une période
de deux ans. J'ai donc promené mon bâton de pèlerin de Chandler à
Val-d'Or, de Sherbrooke à Jonquière, de Sept-Iles à Hull en passant
par Granby, Montmagny, Trois-Rivières, Drummondville et Québec, entre
autres. Nous avons sorti RAQI du Stade Olympique faisant les assemblées
du CA et les assemblées générales dans divers coins de la province
tout en essayant d'en faciliter l'accès aux membres.
Je
me souviens d'une réunion tenue le 3 janvier 1998 à Québec (deux jours
avant le début du verglas), où nous avions entrepris la remise en
forme des équipements vieillissants du réseau RTQ. Grâce à un effort
soutenu d'un petit groupe de techniciens, mordus d'excellence, nous
pouvons dire que ce projet est actuellement en excellente voie de
complétion. Le mandat de RAQI auprès de la Sécurité Civile pourra
donc être continué avec le professionnalisme bien connu des amateurs
membres du réseau d'urgence.
Dernièrement,
les négociations de renouvellements des protocoles d'entente avec
le gouvernement provincial sont sur le point de se terminer et le
sont probablement alors que vous lisez ces lignes. Nous avons pris
grands soins de prévoir et d'y inclure les sauvegardes nécessaires
à la protection des personnes et des biens qui participent aux opérations
d'urgence.
Nous
avons rétabli l'assemblée annuelle des présidents de clubs et cet
événement est rapidement devenu un incontournable pour ceux qui dirigent
les clubs de la province. C'est un forum d'échange qui est très apprécié
des participants et la tradition a même dépassé les frontières du
Québec, car plusieurs autres provinces ont maintenant institué de
telles rencontres annuelles.
Nous avons entrepris
une politique de transparence pour vous tenir au courant de tout ce
qui regardait la radioamateur ainsi que pour vous tenir informés des
nouveautés, développements et évolution de dossiers susceptibles de
vous intéresser. À cet effet, je vous ai écrit un article de deux
pages dans chacune des parutions de la revue. Je viens de me rendre
compte que je vous ai écrit près de cent mille mots, de cette façon.
Du coté de la
représentativité auprès de nos régulateurs, nous avons cultivé et
entretenu des contacts étroits avec Industrie Canada tant au Québec
qu'au niveau national. Nous avons actuellement des relations privilégiées
avec la division régionale d'Industrie Canada, ce qui est des plus
bénéfiques autant pour eux que pour nous. Je n'en donne comme exemple
que la participation qu'ils ont accepté sur le comité de coordination
des fréquences récemment formé.
Encore
pour augmenter l'exécution de notre mandat de représentativité, je
me suis fait élire au conseil de direction de Radio Amateur du Canada
et j'y suis toujours, mon mandat venant d'être renouvelé pour deux
autres années. J'ai aussi participé, en très grande partie à mes frais,
à deux Conférences Triennales de la Région II de l'IARU. En fait,
j'arrive du Guatemala pour cette raison.
Une réussite dont
je suis particulièrement fier est l'élaboration de notre page Web.
Débutée il y a quatre ans par une réunion tenue dans le sous-sol d'un
des administrateurs de RAQI d'alors, nous avons maintenant un site
d'envergure mondial et chaque fois que je m'informe des nombres de
visites, j'en suis renversé. Ainsi, en septembre 2001, nous avons
eu 802,000 'hits' (les 'hits' étant la mesure du nombre de visites
d'un site Web). Je ne saurai jamais assez remercier Martin, VE2MAA,
pour son travail de titan, seul, sur le site Web.
Il y a maintenant
un peu plus d'un an, nous complétions la révision des règlements de
RAQI. Les règlements que nous avions précédemment, étaient incomplets
et ouvraient la porte à un noyautage du CA par un petit groupe d'individus.
Nous avons donc décidé d'éliminer ce danger et de doter RAQI de règlement
plus convenant pour le 21e siècle tout en introduisant le concept
de représentativité régionale. Ce sera donc beaucoup plus juste pour
les résidants des régions autres que Montréal et Québec.
RAQI
est maintenant reconnue mondialement et c'est du au travail incessant
d'une équipe qui croit en la radioamateur, son développement et son
avenir.
Parlant
de l'avenir, j'aimerais vous faire part, madame la secrétaire, de
ce que j'entrevois pour les années à venir au sein de la radioamateur.
Les
dernières années nous ont apporté beaucoup de changements et la radioamateur
comme nous la connaissions dans les années 60, 70 ou 80 n'existe,
pour ainsi dire, plus. Nous avons eu la 'déréglementation' du début
des années 90. Nous avons eu la 'rationalisation' de la fin des années
90. Nous avons actuellement la réduction des vitesses de CW requises
pour accéder les bandes HF, au grand dam de plusieurs 'anciens'.
Je
crois que les mouvements de déréglementation vont s'accélérer et l'exigence
du CW disparaîtra à relativement courte échéance, comme préconisé
maintenant par l'IARU. Nous pouvons aussi nous attendre à ce que nous
perdions progressivement certaines de nos fréquences sous les pressions
toujours croissantes des intérêts commerciaux. Mais, je ne crois pas
que cela représentera les plus grands dangers qui guettent la radioamateur
de demain.
Je crois que le
premier danger mortel qui guette notre hobby vit actuellement dans
nos propres rangs. C'est l'incapacité de reconnaître, d'accepter et
de s'adapter aux changements qu'ont une trop grande partie de la population
radioamateur d'aujourd'hui. C'est aussi l'incapacité qu'ont certains
individus, trop nombreux, d'accepter les nouveaux qui sont issus des
déréglementations ou des relaxations des exigences pour l'obtention
de privilèges d'opération. Dangereux aussi sont ceux qui prédisent
la mort de la radioamateur, qui perdraient la bataille appréhendée
avec l'Internet.
Le
deuxième danger qui guette, je crois, la radioamateur, est le nombre
décroissant de 'pratiquants'. Il y a de moins en moins de nouveaux
adhérents et l'âge moyen augmente à chaque année, d'un an. Il faut
donc mousser la radioamateur chez les jeunes et ce, sur une grande
échelle, sans quoi la guerre se terminera assez rapidement, faute
de combattants.
Madame
la secrétaire, je crois fermement qu'après cinq ans à la tête d'un
organisme comme RAQI, un président a eu tout le temps voulu pour y
implanter ses politiques, ses visions et ses changements. Je crois
qu'en gardant son poste, il ne pourra que ralentir son action et son
efficacité et qu'en conséquence, il doive partir pour laisser la place
à un successeur qui pourra alors, à son tour, avoir un cinq ans de
productivité maximum.
Madame
la secrétaire, c'est donc la raison pour laquelle je vous remets ma
démission en ma qualité de président du conseil d'administration de
RAQI ainsi que comme membre de ce même conseil d'administration, le
tout, effectif à la fin de la présente réunion.
Les années que
j'ai passées à la tête de RAQI ont été très valorisantes pour moi
et j'en remercie les membres du CA de m'avoir accordé leur confiance
et leur support. Je voudrais vous assurer que je ne quitte pas la
radioamateur, mais que j'ai l'intention de maintenant œuvrer au niveau
d'un des problèmes que je vous ai parlé plus haut. J'ai l'intention
de travailler à la promotion de la radioamateur afin d'en assurer
la survie, le tout, dans la mesure de mes capacités. De plus, j'ai
aussi l'intention de continuer à m'entretenir avec les membres de
RAQI sur des sujets qui pourraient les intéresser, par le biais de
la revue.
Encore
une fois, je remercie tous ceux et celles qui m'ont accordé leur support
et leur demande d'en faire autant pour mon(ma) successeur(e).
ve2ka@amsat.org
Note
: Avant l'ajournement de la réunion, le Conseil d'Administration de
RAQI s'est choisi un nouveau président en la personne de Gabriel Houle,
VE2KGH.
Mes
meilleurs vœux de succès accompagnent Gabriel et je puis l'assurer
de mon aide et de mon indéfectible support.
Daniel